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Recto pochette Decca London LL 1186, cliquer pour une vue agrandie
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Schattdorf, une partie du sud de la commune, avec son église, vue le matin depuis Bürglen dans les premiers rayons du soleil, cliquer pour une vue agrandie
Deux jeunes chevreuils dans un pré venant d'être fauché, en brodure du bois, cliquer pour une vue agrandie
Kopf Bild Ansermet 155 250
Georges BIZET
«Patrie, ouverture dramatique»
Ouverture de concert, op. 19, WD 41
Orchestre de la Suisse Romande
Ernest ANSERMET
octobre-novembre 1954, Victoria-Hall, Genève
Decca London LL 1186

Cette courte ouverture de concert est l'une des trois que Jules Pasdeloup commanda à Georges Bizet, Jules Massenet (Phèdre) et Ernest Guiraud (Artewelde). Jules Padeloup donna «Patrie» en première audition le 15 février 1874 aux Concerts populaires du Cirque d'Hiver.
Composée durant l'hiver de 1873 et dédicacée à Jules Massenet, sa partition était sous-titrée «Épisode de la Guerre de Pologne»: d'après Charles Pigot, auteur de «Georges Bizet et son oeuvre», le compositeur avait eu d'abord en vue, en écrivant cette ouverture de concert, «les malheurs de la Patrie vaincue et livrée, les angoisses de l'année terrible»:

"[...] Toutes ces souffrances, tous ces deuils, qui avaient douloureusement ému l’âme du patriote, avaient vivement sollicité son imagination de poète. Il voulait chanter la Patrie en deuil, toujours vivante et chère au coeur de ses enfants, la Patrie mutilée et saignant encore, le relèvement futur; mais il comprit bientôt que les chants de douleur, que l’évocation des jours d’angoisses et de larmes, ne convenaient pas à notre époque d’apaisement et de paix; alors, par une fiction de poète, par une substitution heureuse, d’une allégorie touchante, pleine d'enseignements, il évoqua la grande ombre de la Pologne agonisante, toujours vaincue, toujours debout, et dont le souvenir ineffaçable, dont le nom sacré vit toujours au coeur de ses enfants dispersés.

C'est ce sentiment profond, ce désespoir sombre et douloureux du vaincu, cet amour indélébile de l’enfant pour la mère meurtrie et violée, que le maître a traduits avec une nervosité farouche, une vigueur et un éclat incomparables.
[...]" Charles Pigot

L'oeuvre fut d'abord simplement intitulée «Ouverture dramatique»; ce n'est qu'en prenant place sur l'affiche des Concerts Populaires que Georges Bizet lui donna le titre sous lequel elle est aujourd'hui connue: «Première audition d'une oeuvre dramatique intitulée: Patrie».

«Patrie», le mot qui résume et qui synthétise l’idée qu’a voulu exprimer l’artiste: Charles Pigot souligne que c'est bien le compositeur qui lui a donné ce titre, et non Jules Pasdeloup (un détail qui est toutefois - aujourd'hui encore - controversé).

L'oeuvre est formée de trois sections: au début un «Moderato», martial et un peu bombastique, ensuite un «Andantino» et pour terminer une courte reprise du Moderato du début, se terminant sur un chant de victoire. Selon Winton Dean, spécialiste de la musique de Georges Bizet, le thème du début est emprunté à une marche du 5e acte de son opéra inachevé «Don Rodrigue» - plus précisément les dernières mesures du No 22.


Recto de la pochette du disque Decca London LL 1186

L'enregistrement de Patrie sous la direction d'Ernest ANSERMET fut fait entre le 14 octobre et le 11 novembre 1954, bien entendu au Victoria Hall de Genève, pendant les sessions d'enregistrement du Festin de l'araignée (Op. 17) et de la Petite Suite (Op. 39) de Roussel. Selon la discographie DECCA de Philip Stuart, ces enregistrements ont été faits en mono ET en stéréo.

Cet enregistrement de «Patrie» n'est paru - à ma connaissance - qu'en mono, en mars 1955 sur Decca LXT 5030 et en mai 1955 sur London LL 1186, couplé avec la symphonie en ut de Bizet, qui avait été enregistrée l'année précédente, mais seulement en mono. Peut-être que ce choix de «Patrie» n'a été fait que pour pouvoir terminer la 2e face de ce disque avec une oeuvre sortant des «chemins battus», et que c'est la raison pour laquelle elle ne fut à l'époque publiée qu'en mono?

C'est en tous cas une oeuvre qu'Ernest Ansermet n'a - à ma connaissance - que peu souvent dirigé en concert. Je n'ai - jusqu'à maintenant - trouvé qu'une seule mention d'un tel concert - un concert d'ailleurs très particulier, pour lequel le choix de cette courte oeuvre en ouverture était vraiment idéal!

"[...] L'ORCHESTRE ROMAND À ANNEMASSE

Ce fut un magnifique témoignage de l'amitié qui unit Genève à sa voisine libérée la France. L'initiative en revient aux musiciens de l'Orchestre romand, et notamment à M. Peschier. Généreusement, ils ont consacré au soulagement des misères qui sévissent de l'autre côté de la frontière, non seulement leurs talents, mais aussi la courte journée de repos que leur laisse un horaire très chargé. Bien entendu, leur chef, M. Ansermet, et le comité de la fondation se sont associés de grand coeur à cette louable entreprise. Dans l'organisation pratique et le transport, les concours les plus dévoués s'offrirent de la meilleure grâce. Tant et si bien que, sous le patronage des autorités cantonales et municipales, ce fut une véritable délégation genevoise qui alla dire à nos amis de Savoie, avec notre amitié de toujours, notre joie de les retrouver hors des dures contraintes et notre certitude en l'avenir de leur pays.

Le concert eut lieu dans la vaste salle du Trianon, beaucoup trop petite pour contenir la foule des admirateurs enthousiastes au nombre desquels on comptait plusieurs officiers alliés. Les mélomanes d'Annemasse et de ses environs écoutèrent avec la plus vibrante attention le beau programme de musique française préparé en leur honneur et exécuté de magistrale façon, dans la certitude d'être pleinement compris, par nos musiciens et leur chef.$

Bizet, avec l'ouverture de Patrie et la première suite de l'Artésienne, Berlioz en des fragments de la Damnation, Debussy et sa ravissante Petite Suite si pleine de détails délicats, Chabrier par l'étourdissante Espana, Lalo dans la noble ouverture du Roi d'Ys.

Chacun trouva la juste interprétation de son génie, dans l'exactitude et la souplesse, ainsi qu'en sont coutumiers ces virtuoses de l'Orchestre. Une partie de solo était confiée à notre nouveau premier violon, M. Michel Schwalbé, qui exposa avec beaucoup de finesse, en un jeu léger et élégant, les vives arabesques du Rondo Capriccioso de Saint-Saëns. Son succès fut des plus grands.

Après cette très belle manifestation d'art musical, que les hymnes nationaux terminèrent dans un sentiment de profond recueillement, les musiciens avec les autorités et nombre d'invités furent reçus dans les salons de la mairie par M. Deffaugt, maire d'Annemasse, qui, inspiré par la véritable éloquence, celle qui vient du coeur, exprima en termes émouvants son amitié et celle de ses concitoyens pour Genève et pour la Suisse. M. Deffaugt, avec plusieurs de ses administrés et particulièrement M. Grandchamp, s'est multiplié pour la bonne réussite de la soirée. Combien il est agréable de dire que ces efforts ont été magnifiquement récompensés. Successivement, M. Paul Lachenal au nom de la Fondation de l'Orchestre romand, M. Albert Picot, président du Conseil d'Etat, M. Jules Peney, conseiller administratif, apportèrent le témoignage de l'émotion et de la joie qui étreignirent ceux de chez nous quand ceux d'à côté retrouvèrent, dans une immense action de foi et de courage, leur liberté.

Le préfet de la Haute-Savoie, empêché par les devoirs de sa charge d'assister à la réunion, s'était fait représenter par son chef de cabinet, M. Henri Baud, qui apporta pour terminer cette très émouvante manifestation, les remerciements de l'autorité centrale en y joignant l'expression personnelle du plaisir qu'il avait pris au concert.

Et les Genevois reprirent le chemin de la frontière, heureux et fiers d'avoir apporté à leurs voisins ce sincère témoignage d'amitié.

J. G. [...]" cité du Journal de Genève du 23 novembre 1944, en page 5.

Je vous propose cette courte oeuvre dans deux enregistrements qui ne peuvent être qu'identiques, mais qui sonnent différemment. À vous de juger lequel vous préférez... Voici d'abord celui du disque:.

Georges Bizet, «Patrie, ouverture dramatique», Ouverture de concert, op. 19, WD 41, Orchestre de la Suisse Romande, Ernest Ansermet, octobre-novembre 1954, Victoria-Hall, Genève (12:09)

Provenance: Decca London LL 1186, matrice 2420-2D

Le deuxième enregistrement provient d'une radiodiffusion, et donne une certaine impression de stéréo: il pourrait s'agir de l'enregistrement fait en stéréo, mais une stéréo de 1954, du tout début de cette technique:

Georges Bizet, «Patrie, ouverture dramatique», Ouverture de concert, op. 19, WD 41, Orchestre de la Suisse Romande, Ernest Ansermet, octobre-novembre 1954, Victoria-Hall, Genève (12:00)

Provenance: Radiodiffusion

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(*) 1 fichier CUE pour les fichiers décomprimés en WAV et 1 fichier CUE pour les fichiers comprimés FLAC, si votre logiciel peut utiliser directement les fichiers FLAC.


Étiquette recto disque Decca London LL 1186


Étiquette verso disque Decca London LL 1186


Ma seconde patrie aprés Payerne (Vaud): Schattdorf, canton d'Uri,
une partie du sud de la commune, avec son église,
photographié depuis Bürglen, tôt le matin dans les premiers rayons du soleil


Deux jeunes chevreuils couchés dans un pré venant d'être fauché, en bordure du bois.
J'étais à une centaine de mètres, mais il m'avaient bien entendu déjà repéré...
Impossible de les photographier autrement qu'au téléobjectif