Gabriel PIERNÉ
Ballet de cour pour petit orchestre
Six airs à danser dans le style ancien
Orchestre de Chambre de Lausanne
Árpád GÉRECZ
11 décembre 1970, Salle de concerts
de la Maison de la Radio, Lausanne
"[...] Le Ballet de cour, six airs à danser dans le style ancien, consistent en l’orchestration — probablement effectuée en 1904 — d’une suite pour piano datant de 1901. On ne possède malheureusement pas d’indication concernant les circonstances de la composition et de la création de l’ouvrage sous aucune de ses deux présentations.
À l’instar des Airs de danse pour Le Roi s’amuse de Léo Delibes, des Suites dans le style ancien de Vincent d’Indy ou d’Albéric Magnard, du Bal de Béatrice d’Este de Reynaldo Hahn ou du ballet d’André Messager Une Aventure de la Guimard, le Ballet de Cour témoigne de la fascination qu’éprouvaient les compositeurs français de la fin du XIXe siècle pour les formes et les tournures de la musique ancienne. L’oeuvre fait appel à une petite formation orchestrale utilisant les bois par un, un cor et les cordes, pouvant être renforcés, dans la sixième pièce, par les timbales, la percussion et divers instruments à vent «ad libitum».
Le Ballet de Cour s’ouvre par un alerte Rigaudon en sol majeur, de forme ABA, une brillante coda ramenant le rythme initial de la partie médiane.
Le Passepied est confié aux cordes seules: un élégant mouvement de valse, un rien anachronique, en la mineur, alterne avec un motif en majeur qui frappe par ses amusantes hémioles.
Très prisée à la cour de Louis XIV et assez proche de la gigue, la Canarie devient sous la plume de Pierné — il reviendra à cette danse dans le ballet de Fragonard — un spirituel morceau, en ré majeur, faisant la part belle aux instruments à vent et développant avec adresse une succession de courts éléments thématique.
Plus développé, Pavane et saltarello combine deux danses au caractère très contrasté: la mélancolique pavane, d’une belle inspiration mélodique s’enchaîne subitement avec un mouvement de tarentelle d’une écriture très virtuose. Après un bref retour du thème initial, la saltarelle fait à nouveau irruption terminant le morceau dans un brillant si majeur.
Le Menuet du Roy, en ré majeur, confié aux cordes seules joue habilement avec trois idées mélodiques réparties dans une forme ABA, la dernière section étant la reprise textuelle de la première.
Le Passa Mezzo final expose un motif tourbillonnant composé d’un refrain en do dièse mineur et d’un couplet curieusement écrit en ré bémol majeur. Ces deux éléments sont répétés à quatre reprises, sous différentes parures instrumentales, mais sans variations thématique. Une dernière reprise abrégée du couplet fait office de coda et termine ce brillant morceau par trois brusques accords fortissimos. [...]" cité des notes de Jacques Tchamkerten et Cyril Bongers publiées en 2008 dans le livret du CD Timpani 1C1124.
L'interprétation qui en est proposée sur cette page ouvrait le concert de l'Orchestre de Chambre de Lausanne donné le 11 décembre 1970 sous la direction d'Árpád GÉRECZ, diffusé en direct sur Sottens dans le cadre du traditionnel concert du vendredi soir:
Gabriel Pierné, Ballet de cour pour petit orchestre, Six airs à danser dans le style ancien, Orchestre de Chambre de Lausanne, Árpád Gérecz
1. Rigaudon 03:19 ( -> 03:19)
2. Passepied 03:14 ( -> 06:33)
3. La Canarie 02:33 ( -> 09:06)
4. Pavane et Saltarello 05:57 ( -> 15:03)
5. Menuet du Roy 03:42 ( -> 18:45)
6. Passa mezzo 02:20 ( -> 21:05)
1. Rigaudon 03:19 ( -> 03:19)