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André LUY - Organiste
PLANS FIXES No 1111
     Parmi les splendides restaurations de films qu' a fait l'Association Plans-Fixes, celle d'un magnifique film réalisé en 1993 avec André LUY. Son interlocuteur est Bertil GALLAND, écrivain, éditeur et journaliste. Ce film 16 mm noir/blanc fut tourné le 03 février 1993 à Lutry, et peut être visionné librement en moyenne résolution par l'intermédiaire de la plateforme vimeo (utilise QuickTime), et bien entendu acheté sur DVD, en haute résolution.

     Cliquer sur la photo ci-dessous - citée de ce film - pour ouvrir la page correspondante du site de l'Association Plans-Fixes.



     Equipe de réalisation: Image: Willy Rohrbach / Son: Nag Ansorge / Montage: Nag Ansorge / Assistant image: Blaise Bauquis / Crédit photo: Jean Mayerat / Coordination: Jean Mayerat

Quelques informations sur...

Association Plans-Fixes -> http://www.plansfixes.ch/

Bertil GALLAND -> http://www.notrehistoire.ch/medias/64654

     Une courte présentation citée de la page de présentation du film:

"[...] Témoin de la renaissance de l’orgue en Europe, André Luy insiste sur le fait que la musique de culte n’est pas la musique de concert: elle doit être commentaire du chant de l’assemblée et du temps liturgique. Elle doit témoigner de la parole annoncée par le prédicateur. En revanche, dans un concert, le musicien doit transmettre la musique le mieux possible par le truchement des instruments: il doit être lui-même un instrument. Si André Luy, après trente-cinq ans à la Cathédrale de Lausanne, ne s’est jamais senti seul dans cette magnifique architecture du XIIIe siècle, il s’est bien des fois senti tout petit! [...]"

     Sur cette page Plans fixes en propose un découpage très détaillé, en 37 segments, qui peuvent être visionnés segment par segment. Grâce à la banque de données de Planx Fixes, il est possible d’effectuer des recherches dans le contenu des segments, par mots-clés contrôlés ou en texte libre. Un superbe outil!

     C'est une vraie joie d'écouter André Luy, avec son accent de la région du Jura: il est un conteur né, expliquant tout de manière tellement claire et compréhensible!

     Les thèmes de ce film, segments numérotés comme dans la page découpage, dont provient l'essentiel du texte ci-dessous. Je voulais le résumer un peu plus, mais il fourmille tellement de faits et détails importants...

Les ... ci-dessous sont là pour "André Luy parle / raconte /commente"

Segments 2 à 6: Enfance, naissance de sa vocation, ses premières expériences musicales. ... du goût de la musique dans sa famille et de son grand-père, chef de gare à Martigny et organiste. Lui-même n'a pas vécu en Valais, sauf plus tard, dans un collège, mais il est né à Tramelan, dont il n'a aucun souvenir. Il se souvient néanmoins du déménagement entre le Jura sud et Saint-Imier.
... de son enfance à Saint Imier où ses parents pratiquaient la musique en amateurs. Sa mère jouait du piano et du violon, son père de la clarinette. Ses premiers souvenirs musicaux portent sur les répétitions données par ses parents et des amis le soir. À Saint Imier, quand il était enfant, il y avait un orchestre, plusieurs choeurs et deux organistes, qui ont joué un certain rôle dans sa formation. La société de musique locale faisait venir de grands solistes: il a ainsi pu entendre jouer Cortot, Bagarotti, Magalov, entre autres.
... l'activité musicale à La Chaux-de-Fonds, qui a influencé son choix de carrière. Il y a vu l'Orchestre de la Suisse romande, entendu les "Passions" de Bach par Faller ou Pantillon. Il décrit Faller comme un pionnier de la musique d'orgue pour la région, notamment car il vivait à La Chaux-de-Fonds. André Luy parle de ses expériences musicales et comment elles ont suscité sa vocation. Il en profite pour rendre hommage à sa mère et à ses leçons de piano.

Segments 7 à 9: Sa formation musicale ... a commencé vers 15 ans par des leçons formelles avec Mme Von Allmen, la mère de Zouc, pianiste et organiste. C'est elle qui a découvert ses capacités et lui a appris l'orgue de manière très stricte. Il n'envisageait pas vraiment d'en faire une carrière mais en a parlé à son père quand il a commencé l'école de commerce. Ce dernier lui a suggéré de faire les deux.
... se situe ensuite dans les courants européens de l'orgue, notamment par rapport à sa professeure Mme Von Allmen. Luy explique qu'elle était organiste à l'église catholique de Saint-Imier au moment où on avait retrouvé les restes d'un instrument de Johann Andreas Silbermann, déplacé depuis Bâle au début du siècle. Luy raconte que Von Allmen était l'élève de Charles Schneider, organiste au Grand Temple à La Chaux-de-Fonds. Ce dernier était lui-même élève d'Albert Schweitzer. Luy en déduit un premier courant allemand dans son orientation.
... Albert Schweitzer et de sa formation d'organiste qui l'a conduit à une manière de jouer plus germanique que la sienne. Habitant Gunsbach, Schweitzer avait pris des cours à Strasbourg, avant de prendre contact et travailler avec Widor, qui lui préfacera plus tard son livre sur Bach. André Luy se place plutôt dans la tradition des Heitmann et de Reger. Sur demande de l'interviewer, Luy explique les différentes manières de jouer, entre méthode française et allemande, en prenant l'exemple de Charles Schneider, César Frank, Guilmant et de Dupré. Concernant ce dernier, Luy commente son interprétation de Bach.

Segment 10: diplômes, début de son activité professionnelle comme organiste. ... de son diplôme d'orgue du conservatoire de Neuchâtel et de son diplôme de concert à Genève. Il se replace ainsi dans une certaine lignée, celle de Dupré. Il parle aussi de ses professeurs, Samuel Ducommun, élève de Dupré, Eric Schmidt, élève de WIlliam Montillet. C'est dans leur école que Luy a été formé et il raconte les détails de l'enseignement de Dupré, Ducommun et Schmidt.
... début à La Chaux-de-Fonds jusqu'en 1950, puis au temple de Morges jusqu'en 1952. Ensuite, il a repris pendant cinq ans le poste de Saint-Imier. Il explique plus en détails ce dernier poste, pendant lequel il a continué ses études à Genève avec Magalov, Mme Lipatti et Bela Siki; et a enseigné au conservatoire de La Chaux-de-Fonds. Il a aussi étudié la direction d'orchestre et de chœur avec Samuel Baud-Bovy. Il a travaillé avec Henri Gagnebin, dont il dit qu'il l'a beaucoup encouragé.
... activité à la radio. Il avait écrit à Edouard Moser, le chef du service musical, pour voir l'orgue du studio. En visitant le studio et en jouant dessus, il a été engagé en 1949 pour jouer le "Gloria" de Vivaldi sous la direction d'Alceo Galliera. Ensuite, il a été présenté à Victor Desarzens qui l'a intégré à l'Orchestre de chambre de Lausanne pour les services d'orgue. Luy est donc l'un des plus anciens musiciens de l'OCL. A l'époque, il vivait à Saint-Imier et se déplaçait exprès.
... de son expérience à l'Orchestre de chambre de Lausanne, et décrit Victor Desarzens.

Segments 14 à 17: À la Cathédrale de Lausanne, fonctionnement des orgues, les vieux instruments mécaniques, le nouveau système (electro)pneumatique des orgues et leurs inconvénients ... sa nomination à la cathédrale de Lausanne en 1957 et décrit l'orgue ainsi que sa conception et le passage des vieux instruments mécaniques aux nouveaux pneumatiques. Il donne l'exemple de l'instrument du temple de Moudon.
... le système pneumatique des orgues et leurs inconvénients. Il cite à titre d'exemple l'instrument de la cathédrale de Lausanne, sur lequel il a joué la première fois en 1949 et raconte une anecdote sur Widor. Quand l'orgue premier avait été inauguré en 1902, Widor avait refusé d'y jouer. Luy parle aussi de Charles Faller qui voulait remplacer cet orgue mais n'a pu le faire qu'à la fin de sa carrière. Il a fait la demande en 1929 pour le voir construit en 1954-1955 seulement. Ceci explique l'orientation de Faller vers la musique chorale.
... de son instrument à la cathédrale de Lausanne. Electropneumatique, il datait de 1954. Luy explique les tenants et les aboutissants techniques d'un tel orgue. Il exprime sa joie d'avoir inauguré le petit orgue en 1969.
... de l'organisation de concerts à la cathédrale de Lausanne en plus d'être organiste de paroisse. Il explique ce qu'il en a fait et ce que cela lui a apporté.

Segments 18 et 19: L'école allemande, son renouveau après la guerre ... de l'Allemagne en relation avec l'orgue et son renouveau après la guerre. Il cite Helmut Walcha sur le nombre d'orgues construits entre 1945 et 1960, plus fort qu'entre 1649 et 1939. Il décrit l'église Saint-Jacques à Hambourg, dont l'orgue a été construit en 1690, joué par Bach et restauré après la seconde guerre mondiale. Luy, lui-même, a assisté à ce renouveau de l'orgue allemand et a joué sur ces nouveaux instruments. Il a joué sur cet orgue de Saint-Jacques en 1960 et en 1962.
... comment il a pu aller en Allemagne jouer sur l'instrument de Freiberg, construit par Silbermann. Il a joué aussi sur un des orgues du château d'Altenburg, construit par Trost en 1742 ou 1743 et sur lequel Bach a joué. Il raconte son expérience.

Segments 20 à 23: Enseignement de l'orgue à Sarrebruck, puis à Lausanne. Ses liens avec la France et l'Italie ... comment ses voyages et son goût pour l'Allemagne l'ont amené à enseigner l'orgue dés 1972 à Sarrebruck, après avoir enseigné deux ans au conservatoire de Lausanne. Il a eu environ 100 à 120 étudiants en 18 ans. Il raconte la belle floraison d'étudiants et de postes à cette époque.
... de ses liens avec la France, en jouant à Paris. Il évoque le temple de l'Etoile, Alexandre Cellier, Notre-Dame, Saint Gervais, Saint Sulpice, François Couperin.
... de l'Italie où il a joué. Il raconte son expérience au Dôme de Milan et explique que cet instrument demande des œuvres romantiques et ne supporterait pas du Bach. Il compare cette expérience à une autre qu'il a fait à Saint Thomas à Leipzig.
... ses contacts français: Messiaen, Jean Langlais, André Marchal, Grunenwald, Maurice André et Gaston Litaize. Il évoque une annecdote sur Maurice André avec qui il a joué devant les mineurs d'Alès.

Segments 24 à 26: Solistes et concerts à la cathédrale de Lausanne ... les solistes qu'il a reçus à la cathédrale de Lausanne. Il évoque Heinrich C. Rinck en détails.
... poursuit sur sa période d'organisateur de concerts à la cathédrale de Lausanne, s'exprime sur la question de l'interdiction d'applaudir, levée, à Lausanne, plus ou moins vers 1970. Il raconte l'anecdote de cette levée d'interdiction, grâce à Hansheinz Schneeberger pour un concert de Bach.
... la question de l'applaudissement dans les églises, notamment étrangères: il donne un exemple d'Hambourg en 1960 et un autre de l'église des Carmes à Bruxelles. La question de l'applaudissement à Genève: il raconte une anecdote s'étant produite à la cathédrale ou à Saint-Gervais.
... prédications qu'il a entendues. En 35 ans à la cathédrale de Lausanne, il estime en avoir entendu 4000. Il explique comment cela se passait et parle du prédicateur Roussy et de la collaboration entre organiste et prédicateur pour capter l'attention de l'audience.

Segments 27 et 28: la technique de l'organiste, l'importance de la résonance selon le lieu, l'importance de l'enregistrement pour vérifier et corriger son propre jeu ... la technique de l'organiste et de la façon de capter l'attention du public. Cela est d'autant plus difficile pour un organiste qu'il est caché et ne peut entendre le résultat dans les profondeurs de l'église. Pour la cathédrale de Lausanne, André Luy a même dû faire une balance des sons pour vérifier la qualité du son.
... comment on peut être trompé quand on n'entend pas la résonance dans l'église / le local en question: une anecdote arrivée à l'un des ses élèves. Il explique se servir de l'enregistrement pour vérifier et corriger son jeu, un système importé d'Allemagne.

Segments 29 à 31: influence de l'architecture de la cathédrale, choix de la musique de culte, l'évolution du goût musical ... influence de l'architecture de la cathédrale de Lausanne sur son activité d'organisateur de concerts. Il parle également de la solitude et du fait de se sentir petit en ses murs.
... son choix de la musique de culte, notamment par rapport aux pasteurs avec lesquels il a collaboré. André Luy opère ses choix grâce à des tabelles et en fonction des variations historiques des partitions. André Luy convient qu'il y a une évolution du goût musical. Au cours de sa carrière, il a assisté à un retour de la musique romantique.
... de l'évolution des goût musicaux notamment en rapport avec l'intention de l'Eglise de se rapprocher de la jeunesse en introduisant de la musique moderne. Il donne son avis sur le sujet en comparant la musique que l'on peut donner dans une nef de cathédrale ou dans une salle de réunion. Malgré cela, il a toujours essayé de défendre son point de vue tout en restant sensible aux goûts différents des gens.

Segments 32 et 33: le renouveau et renaissance de l'orgue après la deuxième guerre mondiale ... des facteurs du renouveau de l'orgue après la deuxième guerre mondiale. Il y voit deux raisons: l'avènement du disque et la fabrication d'instruments beaucoup plus typés. Il prend l'exemple de Lausanne où Saint-Paul possède un orgue nord-allemand, Saint Laurent en a un dit "à tout faire", et il y a aussi un orgue espagnol et un autre italien. Il insiste sur l'importance du titulaire dans ce renouveau instrumental.
... de la renaissance de l'orgue et du rôle qu'il a joué en tant qu'organiste de la cathédrale de Lausanne. Il explique son action notamment pédagogique en ce sens. Il a essayé de donner à ses élèves une solide base technique, de leur ouvrir l'horizon et d'éviter de leur imposer une méthode trop ex cathedra.

Segments 34 à 36: ... de ses élèves et de ce qu'il leur a transmis. Il a refusé d'en faire des copies conformes. Il cite quelques anciens élèves et compare leurs différents types de jeux: Pierre-Alain Clerc, Michel Bignens, Philippe Laubscher, François Gerber, Anne-Lise Vuilleumier, Michael Felix, Bernard Schneider et Andreas Cavelius.
.. de son rôle dans l'épanouissement et la renaissance de l'orgue en Europe et en Suisse, à travers ses élèves.
... brièvement de sa propre musique, celle qu'il a écrite pour accompagner les cultes. Il explique comment il l'a créée et ce qu'il cherche à transmettre notamment dans ses interprétations en concert.

C'est un film absolument superbe! Les films de l'Association Plans Fixes sont toujours excellents, mais celui-ci appartient aux plus magnifiques de ces réalisations!

Un film à voir, et à revoir, un document extrêmement précieux, une très belle autobiographie!